1000 et 1 cailloux
- R&B
- 12 mars 2016
- 2 min de lecture
1000 et 1, comme le nombre de cailloux déplacés lors de notre première semaine au sein de l’association. Pas pour les beaux yeux de Shéhérazade. Le tout sans tapis volant.
De jour comme de nuit, nous avons entrepris dès notre arrivée, un projet ambitieux, un travail herculéen, un tome de 4 jours : celui de donner à notre école la ligne de Nazca qui lui manquait.
Pas mieux équipés que les Incas du temps de leur apogée, nous avons construit ce géoglyphe qui ferait pâlir la totalité des agences « attrape-touristes » de la région : une tranchée de 1000 et 1 cailloux relie maintenant le portail au poulailler en passant devant les salles de cours.
Brouette après brouette, jour après jour, sieste après sieste, nous avons effectué ce petit travail de titan, visible par les Dieux depuis le ciel (toujours bleu, et ce depuis 2 ans selon les dires d’un chauffeur de taxi local). Les coups de pioche, de pelle et de râteaux ont fait de nous de véritables pénitenciers aux mains drues, au cou rougi et à la volonté de fer. Ce fût un labeur physique mais aussi psychique car il a fallu collaborer, se coordonner, s’entraider et ne rien lâcher. Culbute diplomatique peu aisée quand il s’agit de fusionner le pragmatisme de l’ingénieur et la fantaisie du Sciences Po.
Notre objectif ? Démontrer toute notre détermination à la patronne, décrocher un sourire à l’équipe des professeurs, mais surtout obtenir une portion supplémentaire de riz le midi, et quelques légumes en plus dans notre soupe à la nuit tombée.
Mains ampoulées, muscles engourdis, mais soif et faim assouvis, nous avons rejoint Morphée sans broncher le vendredi soir, le bon goût du travail accompli.
Nos remerciements solennels vont aux autres volontaires venus nous abreuver via de fréquentes rasades d’agua helada (entendez par-là « eau glacée ») et nous soutenir à coups de chupete (la version 2.0 du Mr Freeze). Grâce à eux, nous pouvons désormais nous vanter d’avoir fini un chantier dans les temps : « chose rare de nos jours » susurreront les aigris.

Depuis, chaque jour, nous admirons cette jolie caillasse, aux courbes délicieuses et charnues. Scintillant sous un soleil de plomb, elle nous renvoie aux prémisses de notre engagement volontaire. Au moment précis où nous avons apporté notre premier caillou à l’édifice. Pierre après pierre, et maintenant cours après cours, nous contribuons à la construction d’un avenir meilleur pour les enfants des Andes.
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